Artiste : Epikoi Enkor

Le groupe Epikoi Enkor fait partie des précurseurs ayant créé un spectacle jeune public dès l’année 2000. Pour la sortie de “Komptines”, leur 5ème album, nous avons saisi l’occasion pour revenir avec eux sur leur parcours et leur projet.

Comment a été créé ce projet destiné au jeune public ?

Christophe : Le projet Epikoi Enkor, en direction du jeune public, est né en 2000, à Châlons en Champagne. L’idée était de chanter des chansons originales, accompagnées par des vrais instruments. On parle d’une époque où,
dans la création jeune public, on ne faisait pas toujours d’efforts sur la qualité des arrangements : les chansons étaient pour certaines des petits bijoux, mais souvent arrangées à grands coups de synthétiseurs avec des sons
assez moches. En tout cas, à notre goût… Nous avons donc décidé d’écrire, de jouer des chansons, comme nous savions le faire, avec guitare électrique, basse, batterie et surtout, avec l’idée de déclencher des réactions auprès des enfants et des parents, avec beaucoup d’énergie, de provocation, d’éclats de rire…

Quels sont les thèmes que vous abordez dans « Komptines », votre nouvel album ?

C :  « Komptines » est notre 5ème album, autoproduit et distribué par « Victor Mélodie ». Les thèmes abordés
dans les chansons sont très variés. Nous réécrivons toujours plus ou moins notre enfance, avec notre regard d’adultes. Là, en l’occurrence, l’album est rythmé par des… comptines !!! Vous savez, ces souris vertes et autres
pirouettes cacahuètes que nous nous sommes permis de détourner avant de les faire chanter par des enfants, comme des petites vignettes entre les chansons… Les thèmes… Les vacances à la ferme, les questions existentielles, le temps qui passe, les bêtises, être un enfant, s’amuser avec la musique… Pour la première fois, sur album, nous nous sommes fendus d’une reprise, c’est l’histoire du petit chaperon rouge, une (très) vieille chanson pour enfants que nous avons « cartoonée ». C’est aussi et avant tout un disque très varié sur le plan musical, avec des clins d’œil à la musique cubaine, brésilienne, au hard rock, à la pop des années 80… Un des thèmes importants que nous abordons c’est aussi, dans les arrangements, la chanson populaire, qui peut prendre des milliers de formes. L’album est une sorte de petit musée de la musique pop et rock…

En presque 20 ans d’existence et 5 albums, vous avez assisté et participé au développement des
concerts jeune public. Est-ce que cela a influencé votre travail ?

C : C’est toujours délicat de prendre du recul pour répondre à ce genre de question… Oui, nous jouons depuis près de 20 ans. Nous avons joué dans des endroits parfois improbables… Oui, la musique jeune public a beaucoup
évolué. Parfois dans le sens positif, créatif, avec des musiciens, auteurs, compositeurs investis, pointus dans ce domaine, réellement intéressés par le jeune public. D’autres offres sont aussi apparues au fil des années, souvent des musiciens en recherche de cachets ont développé des projets « jeune public » avec plus ou moins de bonheur. Globalement, je crois que la chanson jeune public a quitté les écoles pour venir dans les salles de spectacles et c’est une très bonne chose ; on offre aux jeunes oreilles de la musique adaptée et pas juste une sorte de « sous-musique » (« c’est pas grave, c’est pour des enfants, ils aiment bien, même si c’est pas super… ») et c’est
extrêmement important. Les enfants se construisent avec les matériaux qu’on leur donne. Si on leur offre quelque chose de médiocre, il se construiront avec et considèreront que « René la taupe » est une super chanson… En
clair, on nivèle par le bas… Mais je suis extrêmement confiant : la création jeune public est de plus en plus pointue, de plus en plus diversifiée et c’est l’essentiel : plus l’offre est large, plus les enfants s’enrichissent culturellement et plus les adultes de demain iront voir des concerts, seront concernés par la musique et par le monde qui les entoure…

Quelles sont les contraintes quand on écrit pour des enfants ?

C : Ecrire pour les enfants n’est pas vraiment une contrainte pour moi ! Avant tout, il s’agit d’écrire des chansons, à savoir, une mélodie et des paroles. Pour ce qui est des mélodies, nous proposons des mélodies simples, structurées, qui peuvent être facilement chantées et partagées. C’est une perpétuelle adaptation de chansons populaires, en tout cas, c’est notre  méthode de travail. Pour ce qui est des paroles, il faut trouver des thèmes
en rapport avec l’enfance, donc, il faut s’entourer d’enfants, écouter et laisser les choses résonner en soi. L’enfance, on en vient tous. Finalement, c’est le seul vrai thème universel ! Donc, parler avec des enfants, les
écouter, et puis, à partir d’une remarque, écrire. Ecrire avec un vocabulaire adapté, mais pas toujours. Tout le monde doit pouvoir comprendre les paroles, mais il ne faut pas se priver pour autant de mots un peu plus rares :
« Maman, ça veut dire quoi : Stentor ?… »

Comment s’est passé votre participation au festival Piou piou à Mourmelon-Le-Grand ?

C: Une belle semaine, pleine de rencontres, tout d’abord avec les enfants et les équipes pédagogiques des écoles de Saint-Hilaire-le-Petit et Dontrien. Nous avons pu intervenir auprès des 5 classes, avec au programme apprentissage de chansons, jeux musicaux, percussions… C’est toujours des rencontres très riches tant pour les enfants que pour nous ! C’est aussi une excellente préparation au spectacle, lorsque les enfants arrivent
dans une salle de spectacle et qu’ils connaissent déjà un peu les musiciens, les chansons… La glace est très vite rompue et le concert est plus intense. Ensuite, 3 séances scolaires, à la salle Napoléon 3 de Mourmelon, dans de très bonnes conditions techniques avec les écoles de Mourmelon-le-Grand et les écoles auprès desquelles nous avions pu intervenir en début de semaine. Cerise sur le gâteau, lors du spectacle familial du vendredi un certain nombre d’enfants qui étaient présents dans le cadre scolaire sont revenus en invitant leurs parents au
concert ! C’était une belle fête : parents et enfants partageant un moment de musique, adapté à tous… Tout ce qu’on aime !

Crédit photo : Mathieu Cartonné / Fabien Veançon

À noter : Le groupe Epikoi Enkor sera en résidence à Châlons-en-Champagne dans le cadre du festival Musiques d’ici et d’ailleurs. Toutes les infos dans notre rubrique actualités du réseau ou en cliquant sur ce lien.

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