Artistes : San-Nom

Le rap est le style qui domine tous les classements. Mais qu’en est-il de la scène locale ? Quelques artistes commencent à atteindre des vues et des écoutes conséquentes et peuvent prétendre à se tailler une place sur la scène nationale. Le rémois San-Nom fait partie de ceux-là. C’est à l’occasion de la sortie de sa première mixtape “Rien” que nous lui avons posé quelques questions.

Peux-tu dire quelle est ton parcours musical et comment es-tu arrivé au rap ?

Augustin : J’ai toujours fait de la musique depuis mon plus jeune âge. J’ai commencé la guitare assez tôt. Je suis un peu passé par toutes les phases, d’abord la chanson française, ensuite le rock, puis le metal, puis le jazz, puis le classique, etc… Je suis arrivé au rap plus tard, dans cette grande période rebelle de l’adolescence, même si mon frère en a toujours écouté. C’est lui qui m’a traîné à mon premier concert de rap et ça m’a jamais lâché, alors qu’à la base, je détestais ça.

L’humour est omniprésent dans ton univers. Est-ce que tu trouves qu’il y a suffisamment de rappeurs qui se prennent trop au sérieux ? A contrario, quels sont ceux dont tu apprécies l’esprit ?

A. : Je sais pas s’il y a trop de rappeurs qui se prennent au sérieux, je ne pense pas. Ça dépend de quel point de vue on voit les choses : un mec comme Booba peut paraître très sérieux mais ça ne l’empêche pas d’avoir beaucoup d’humour et des punchlines très drôles. Après personnellement, je suis quelqu’un qui passe ses journées à rigoler, même tout seul. J’estime que la meilleure façon de voir les choses, est de tout prendre à la rigolade, y compris les choses les plus terribles. Donc ça se ressent forcément dans mes textes, mais pas toujours évidemment. Il y a aussi des morceaux plus sérieux. Je ne veux surtout pas être le rappeur rigolo, ni être un personnage. Je suis dans ma musique comme dans la vie. Je ne suis pas Lorenzo, les frères, ahaha ! Mais y a beaucoup d’humour dans le rap, pas toujours très fin mais quand même. Un mec comme Jason Voriz peut me tuer de rire par exemple, c’est assez gras mais efficace. Et puis on a Gerard Baste quand même, il ne faut surtout pas négliger ça !

 

Quels sont tes liens avec les rappeurs de la scène rémoise et/ou régionale ?

A. : Je n’en ai pas vraiment. Je respecte tout le monde et je suis content de voir qu’il y a de plus en plus de gens sur la scène régionale mais c’est pas spécialement mes copains. Enfin, y en a que j’adore évidemment et qui font leur truc à fond, je pense à Leys ou à Rozo par exemple, qui tracent leur route doucement mais sûrement avec des bêtes de morceaux. VGT aussi, qui vient de sortir son premier projet en juillet et qui est en train de terminer le second dont j’ai eu la chance d’écouter quelques morceaux et c’est très chaud. Et puis y a MID aussi, mais ça c’est mon frère, donc pour le coup, on a tissé des supers liens depuis tout ce temps !

 

Tu as été assez rapidement repéré par une maison de disque. Comment t’ont-ils découvert ? Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

A. : C’est par le biais du backeur de Gringe, pour qui on avait fait deux fois la première partie en février 2019, qui avait un pote d’enfance qui bossait en maison de disques. Il a fait écouter mes morceaux à son pote qui a bien accroché. Il m’a alors demandé si on pouvait se rencontrer. On s’est vu le lendemain et ça a marché. Après, ça a mis quelques temps à se mettre en place mais on y est arrivé et j’ai passé une bien belle année. Ça m’a apporté pas mal de rigueur. J’ai passé beaucoup de temps en studio à enregistrer, tous les jours quasiment. J’ai rencontré beaucoup de monde également, des beatmakers incroyables surtout. Et puis, ça m’a aussi apporté une certaine visibilité que je n’avais pas avant et qui ne cesse de croître avec le temps, donc j’en suis ravi ! Venez tous écouter mes conneries les amis !

 

Tes précédents LP ne sont plus accessibles sur les plateformes. Avec « Rien », ta première mixtape, les choses deviennent sérieuses ? Peux-tu nous dire comment tu l’as conçu ?

A. : Je ne sais pas si les choses devienent sérieuses mais je n’aimais plus vraiment ce que j’avais fait jusque là. Ça ne me ressemblait plus trop et ce n’est plus vraiment ce que j’avais envie de défendre. Alors j’ai préféré recommencer à zéro, comme si je n’avais jamais rien sorti. Pour “Rien”, on a beaucoup enregistré chez Loko, une légende de l’histoire du rap, qui a notamment fondé Neochrome dans les années 2000. Il sait tout faire, même le café et il a travaillé avec toute la terre. Il a aussi tout mixé. On a enregistré une cinquantaine de titres, je savais que je voulais un projet en deux parties alors on a gardé le meilleur. On a aussi enlevé des titres qu’on trouvait chouettes mais qui collaient pas vraiment à l’univers du projet et on a fait 16 titres. A la base, je voulais faire un 12 titres absolument mais j’ai pas réussi à faire un choix parmi tous. J’ai notamment beaucoup bossé avec Arengers et Sabbej Prod, deux duos de beatmakers incroyables, qui m’ont composé des petits bijoux et que je remercie gracieusement, ainsi qu’avec des grands noms comme DJ Weedim, Eazy Dew, Pops, Freaky Joe, Clément Libes ou encore Mani Deïz.

 

C’est quoi les prochaines étapes de San-Nom ?

A. : La prochaine étape, c’est le prochain projet qui est terminé, il ne reste plus qu’à l’enregistrer. J’ai l’impression qu’il est un peu plus fantaisiste et lumineux. En tout cas, je l’aime beaucoup. Et je sais à peu près à quoi ressemblera le suivant, je suis dessus. En même temps, j’ai que ça à foutre !

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