Adhérent : Jazz Us

Le jazz est une histoire de passionnés ? Oui, mais… pas que ! Il y en aura pour tous les goûts du 16 octobre au 11 novembre prochain à Reims pendant le Sunnyside Festival organisé par Jazz Us. L’occasion pour nous d’aller à la rencontre de Jean et Gilles, de revenir sur leur parcours et sur le festival 2017.

Est-ce que vous pouvez revenir pour nous sur la création de Jazz Us ?

Jean : Cela fait 20 ans que nous nous connaissons avec Gilles : sur ces 20 années, nous avons quasiment tout le temps travaillé ensemble. Fin 2011, nous avons eu envie de monter notre propre structure : Jazzus Productions. Ça a commencé sous forme associative et nous sommes ensuite passés en SCOP (en avril 2013). Notre envie de départ, et c’est toujours le cas aujourd’hui, était de travailler sur une ligne artistique jazz et musiques connexes. Le jazz et les musiques improvisées sont évidemment la colonne vertébrale de notre programmation, mais nous aimons trouver les correspondances et connexions que peut avoir cette musique avec d’autres esthétiques : rock, soul, classique, électro… En ce qui concerne la SCOP, c’était aussi notre idée de départ. Ce statut de coopérative correspond très bien à ce que nous voulions construire : le pouvoir de décision revient aux salariés qui se partagent équitablement les décisions et les résultats. Nous sommes très attentifs à la notion de responsabilité du projet, nous veillons à nous impliquer fortement en local : 65% de nos dépenses sont effectuées dans un rayon de moins de 100km autour de Reims, l’équivalent des subventions publiques que nous avons reçues sont réinvesties à moins de 100 km autour de Reims, 80% des professionnels – techniciens et musiciens – que nous employons vivent à
moins de 100km autour de Reims.

Vous aviez dès le départ en tête le projet d’un festival ?

J : Nous avions en tête l’idée d’un festival. Dans un premier temps, nous avons voulu développer la structure,
trouver une assise financière et faire qu’elle soit bien identifiée à la fois en local mais aussi dans le réseau jazz national. Nous avons commencé par une saison de concerts et comme le public répondait présent, nous avons compris que c’était le bon moment pour lancer un festival : ce fut le cas avec le premier Reims Sunnyside Festival en mai 2015. Le festival est pour nous important pour plusieurs raisons. C’est un temps fort et de visibilité pour
cette musique à Reims et dans le département, l’occasion de mettre en valeur les projets de musiciens régionaux aux yeux du public, des journalistes et des professionnels. C’est aussi la possibilité d’offrir au public un concentré de
propositions jazz sur un temps réduit, leur faire découvrir de nouveaux musiciens et la possibilité d’écouter des pointures internationales. C’est aussi pour nous l’occasion de réunir des gens autour d’un moment de plaisir : pour jazz fans comme pour les néophytes, nous avons envie que ces gens se croisent, se retrouvent autour d’un moment musical commun et d’un verre.

 

 

En quoi consiste le Sunnyside Festival ?

J : Le Reims Sunnyside Festival, c’est d’abord une programmation large qui va du solo improvisé de la formidable
harpiste Rafaëlle Rinaudo (inconnue du grand public) dans une galerie d’art avec une jauge de 30 personnes à un concert du guitariste star du jazz manouche Biréli Lagrène au Centre des congrès pour 750 personnes. L’idée est de faire une programmation où chacun peut trouver une porte d’entrée. Il y a aussi une volonté de faire des croisements esthétiques : le sextet du saxophoniste Rodolphe Lauretta revisitera la musique de Madlib à la Cartonnerie, le quatuor Machaut celle du compositeur médiéval Guillaume de Machaut au Musée Saint-Remi… Nous présentons également les projets de la scène française et européenne qui nous font vibrer.
Nous voulons défendre et promouvoir la scène régionale avec la création du saxophoniste rémois Jean-Baptiste Berger, le guitariste ardennais Stéphane Bartelt, le sparnacien Fabien Cali, les propositions du contrebassiste Marcel Ebbers. Le festival propose également une partie jeune public en amont de la programmation tout public : le
Sunnykids. C’est important pour nous faire ce travail en direction des petits (des propositions de la crèche au collège).

Quelles sont les nouveautés de l’édition 2017 ?

J : Ce sont des nouveautés dans la continuité : ce festival se déroule dans beaucoup de lieux différents. Cette
année encore, nous allons en visiter de nouveaux : la Salle capitulaire du Musée Saint-Remi, la galerie d’art La Réserve, le Cellier, la Demeure des Comtes de Champagne… La vraie nouveauté est que pour cette 3ème édition, nous pouvons compter sur un soutien supérieur principalement de la ville de Reims et de l’ensemble de nos partenaires. Cela nous permet d’étoffer la programmation et de pouvoir proposer des artistes de renommée internationale comme Steve Coleman, Avishaï Cohen ou Biréli Lagrène.

Vous avez tous les deux des parcours très différents mais animés par la même passion : Le jazz. Comment vous-est elle venue ?

J : On n’est jamais à l’abri de tomber dans le jazz, faut faire gaffe ! Dans le jazz, les musiciens multiplient
les projets, si bien que quand tu découvres un projet qui te plait, tu commences à remonter la piste du pianiste qui t’a particulièrement plu et tu te rends compte qu’il a joué avec un super contrebassiste qui a joué avec un batteur mortel et ainsi de suite. Il ne faut pas mettre le doigt dedans ! Ça a commencé comme ça pour moi quand je suis tombé à 15 ans sur un disque de Miles Davis chez mes parents. Ce qui est passionnant dans cette musique, c’est l’improvisation. Le jazz est une musique de la liberté, de l’instant, de la création permanente. Deux concerts avec le même répertoire et les mêmes musiciens ne seront toujours différents. Une bonne raison d’aimer cette musique !

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