Artiste : Jacob Diboum

Jacob Diboum est un artiste multitâche reconnu sur la scène musicale troyenne. Il propose un album personnel gorgé de soleil intitulé « Afroratata ». Musique africaine moderne, Jacob nous invite dans son
monde composé de créations rythmiques et de dialecte africain. Après de multiples collaborations, il a décidé de se lancer en solo. Et ça a l’air de plutôt lui réussir ! Nous sommes donc allés à sa rencontre pour en savoir plus sur ce projet.

Il y a un concept derrière cet album « Afroratata » ?

Jacob : Afroratata c’est une musique qui prend racine à partir des créations rythmiques que je joue en boucle. Après avoir joué plusieurs années dans plusieurs groupes dont Totogo à Troyes et Fako Alto à Paris, j’avais envie de travailler tout seul depuis très longtemps. Faire une création à deux, quatre, cinq musiciens que ça sonne toujours pareil. Afroratata c’est donc mon ADN musical. C’est le tempo intime, propre à chacun, que j’avais envie d’exprimer.

C’est un album que tu as composé tout seul ?

J. : Oui, c’est la musique que j’avais envie de faire. J’ai donc écrit tout seul les onze compositions. Après, j’ai expérimenté avec des musiciens en duo, en trio, en quartet pendant trois ans.

Tu chantes en quelle langue ?

J. : Je chante en bassa qui est l’un des 210 dialectes camerounais, je chante aussi en français et je chante le ratata. Ça ne veut rien dire mais ce sont des mots qui sont au fond de moi et que je pratique depuis très longtemps. Ce sont des sons que l’on peut chanter quand on est dans l’ascenseur, quand on est devant son miroir. Ce sont des choses intimes comme des bruitages que l’on n’osent pas faire devant les autres et moi je les réutilise pour cet album.

Tu es un artiste pluridisciplinaire car tu fais de la peinture et de la sculpture…

J. : Pour moi, la musique, la peinture et la danse sont indissociables. Je suis né au Cameroun, à Douala dans un quartier populaire qui s’appelle New-Bell. J’ai eu la chance, ou peut être la malchance, de naître dans cet endroit mais il y avait des parents artistes, des artisans. Je voyais des mamas tisser leurs paniers pour les vendre au marché, d’autres qui peignaient, d’autres qui dansaient. C’est seulement arrivé en France que je me suis rendu compte que j’avais eu de la chance d’avoir baigné au milieu de tout ça. Je ne m’en étais pas rendu compte avant. En Afrique, les gens ne séparent pas les arts.

Ton album Afroratata a été laborieux à sortir ou est-ce que ça été plutôt rapide ?

J. : Ça m’a pris trois ans, trois ans de réflexion et d’expérimentation. Au départ, je n’étais pas partit pour faire un album, c’était plutôt pour jouer en live avec des musiciens. Après avoir joué longtemps, je me suis dit « Pourquoi pas un album ? », je suis allé en studio pour expérimenter avec ma voix et ma guitare. J’ai fait quatre titres comme ça pour voir comment ça sonnait. J’ai ensuite décidé de sortir un album.

Où peut-on se procurer l’album ?

J. : Maintenant, c’est vraiment difficile pour les artistes de trouver des lieux pour se diffuser. Pour le moment, on peut le trouver sur des plateformes comme Deezer, Itunes, Amazon avec des morceaux à télécharger. Le CD, on peut le trouver chez Cultura, chez un disquaire troyen qui s’appelle « The message » ou chez le meilleur libraire de Troyes qui s’appelle « Les Passeurs de Textes » et je me bats pour qu’on puisse l’écouter, l’entendre, que je puisse le placer chez un distributeur mais ce n’est pas évident…

Quand tu chantes en bassa, on ne comprend évidemment pas les paroles. Ça parle de quoi tes chansons ? Tu as des sujets de prédilections ?

J. : Bien sûr ! Je parle des rencontres. Pour moi, c’est ça la vie. A travers des rencontres, on découvre l’autre et c’est comme ça qu’on a moins peur. Ça parle d’amour, de la colère, des choses qui me touchent, de la condition humaine.

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