Artiste AME

Créé par des musiciens pour des musiciens, petits et grands, l’assocation AME est une école de musique dont
la réputation n’est plus à faire à Charleville-Mézières : elle a vu défiler sur ses bancs une très grande partie des guitaristes, bassistes et batteurs que comptent les Ardennes. Et cette équipe de pédagogues ne se contente
pas juste de donner des cours ! Ils proposent également des animations autour des musiques actuelles, un studio d’enregistrement, des locaux pour la répétition… Laissons Olivier Nicart, le directeur de l’AME, nous expliquer tout ça.

Est-ce que tu peux nous retracer, dans les grandes lignes, l’histoire de l’AME?

Olivier : L’AME est née en 1997, de la volonté d’un groupe de musiciens professionnels, bénéficiant d’une solide réputation régionale, qui, via cette initiative, a souhaité prolonger son projet artistique en direction de l’enseignement des musiques actuelles. C’est ce qui a permis d’établir les fondations d’une association à la démarche pédagogique originale. La dynamique et les compétences des musiciens, le manque de ce type de projets sur le territoire alliés à l’absence quasi totale d’équipements dédiés aux musiques actuelles, ont permis rapidement la concrétisation de cette initiative. Les cours individuels d’instruments, d’abord dispensés au sein de différentes structures privées géographiquement dispersés dans l’agglomération de Charleville-Mézières, ont permis d’échafauder les bases d’une pédagogie trouvant alors tout son sens au sein d’un seul et même lieu, permettant ainsi la réalisation des différents projets qui caractérisent encore aujourd’hui l’AME. C’est en 2004 que l’association, réalisant une des plus belles et des plus populaires édition du Festival de Percussions « Tambours de Fête », investi enfin un lieu de 400m2 en centre ville, en signant un premier bail chez un propriétaire privé. Les multiples transformations du bâtiment, nécessaires à la rapide évolution du projet, due à l’augmentation importante de la fréquentation des publics, ne suffirent à répondre aux conditions requises pour exercer dans ces locaux. Cette expérience scella le soutien des différentes collectivités et notamment la Ville de Charleville-Mézières, qui décida de mettre à disposition une de ses anciennes écoles maternelles que l’association, avec ses forces vives, adapta à ses besoins dès 2009. C’est aussi cette même année que la commune d’Aiglemont (commune appartenant à l’ancienne Agglomération Cœur d’Ardenne) confia à l’association, la gestion de son tout nouvel équipement, les Studios L’Echo, dédié aux pratiques musicales (3 Studios de répétition). Regroupant désormais plus de 400 adhérents autour de son projet, l’AME, s’inscrit pleinement dans les actions de préfiguration de la SMAC, soutenues aujourd’hui par la toute nouvelle agglomération Charleville/Sedan.

 

Comment se partage les activités de l’école entre l’enseignement, les animations et l’accompagnement ?

O. : Le projet de l’AME se structure autour de 5 axes. En premier, l’enseignement musical. Il nous apparaît fondamental d’intégrer que l’essence de la pratique de la musique est avant tout guidé par le plaisir de partager. Il nous semble évident et primordial de laisser une place prépondérante à la transmission orale. Celle-ci
est parallèlement appuyée par l’étude des bases théoriques de la musique (travail du rythme, lecture, harmonie…), et s’appuie sur des référentiels entièrement rédigés par nos soins. Qu’ils soient collectifs ou individuels, nos
cours sont assurés uniquement par des professionnels, acteurs de la scène musicale régionale (12 professeurs).
Le deuxième axe est celui de la création, des pratiques et de la professionnalisation. L’interaction entre l’apprentissage d’un instrument ou du chant, la pratique musicale, et la création artistique, nous apparaissent comme indissociables. La professionnalisation est une option parfois choisie par les artistes dont le projet peut être porteur et contenir des ambitions en permettant l’accès. Différents modules, réseaux, et liens sont mis en place dans notre structure afin de répondre aux différentes demandes pouvant émaner des domaines évoqués ci-dessus. La gestion de 3 studios de répétitions entièrement équipés, intégrée à la mise en place de dispositifs d’accompagnement destinés aux groupes locaux, renforcent et développent ces dynamiques sur notre territoire. Pour le troisième axe, le savoir-faire, les moyens techniques et humains que peuvent proposer désormais l’AME, sont les fondations des différentes actions culturelles initiées par notre association. Nous apportons aussi une réponse concrète aux différentes structures demandeuses comme les écoles, les lycées, les centres de loisirs, les collectivités locales, les milieux hospitaliers ou carcéraux. Au-delà du cadre scolaire, de nombreuses actions de sensibilisation et de découverte sont aussi mises en œuvre (Festivals Graines de Percus, Mois thématique…). Pour l’axe diffusion, l’AME organise des concerts et différents événements ayant le plus souvent pour vocation de venir nourrir son projet pédagogique. Les programmations proposées sont orientées principalement  sur des découvertes artistiques. De plus, la production de ces différents concerts et festivals participe au rayonnement événementiel de notre association, et favorisent le militantisme et l’implication de  nos adhérents, souvent parties prenantes dans l’organisation et la réalisation de ces actions. Enfin, les expériences créatives et professionnelles de l’équipe pédagogique, les investissements dans des moyens techniques, nous ont amené à travailler sur l’axe
du développement artistique avec un studio d’enregistrement et un Label indépendant « Label AME Studio » (Kacooqas, Denis Perrette). Nous proposons également une expertise administrative spécifique au domaine du
spectacle ainsi que des moyens techniques.

 

Dans le cadre d’un DLA (Dispositif Local d’Accompagnement), tu as pu également retravailler le projet de l’association. Est-ce que tu peux nous en dire plus à ce sujet ?

O. : Nous avons obtenu cet accompagnement par l’opérateur de notre département qui est la Ligue de l’Enseignement et qui a retenu la structure « Les Cercles » (Grégory Jurado) pour réaliser ce travail. Son expertise et son accompagnement nous ont été fort utiles sur différents points. D’abord sur l’état des lieux, afin de
connaître parfaitement l’existant et de pouvoir élaborer un plan de développement. Puis sur la mise en place d’une analyse financière et la recherche différents points de blocage ou d’amélioration à opérer. Pour ensuite mettre
les choses en place par la création d’un référentiel (Projet Artistique Culturel) nous permettant d’améliorer notamment notre communication auprès de nos partenaires financiers mais aussi de nos adhérents, rendant alors nos actions plus lisibles et plus cohérentes pour donner à notre projet tout entier un élan et une dimension lui permettant à la fois de consolider l’existant, tout en lui permettant de devenir désormais un acteur majeur au sein d’une politique culturelle territoriale se voulant ambitieuse pour l’avenir.
L’AME est adhérente du Polca depuis quelques mois. Comment as-tu connu le Polca et qu’est-ce qui t’a poussé à devenir adhérent ?

O. : Nous étions déjà adhérents du « papa » du POLCA, le Museau. A l’époque, le dynamisme ardennais n’était pas aussi fort mais nous étions déjà intéressés par ce type réseau. Il nous paraît désormais important de participer à cette initiative afin d’être à la fois acteur à l’échelle de notre région et de pouvoir bénéficier de l’expertise de tous les membres, et des ressources que peut proposer le réseau POLCA.


www.amemusik.fr

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