Remo

Le trio REMO a abattu pas mal de travail depuis notre dernière entrevue. C’est avec un nouvel EP sous le bras, “Transitions”, que le groupe revient sous les projecteurs et nous propose un voyage au coeur d’une musique électronique vivante, libérée et audacieuse. En route…

Depuis notre dernière interview de mars 2015, que s’est-il passé pour ton projet ?

Rémi : Beaucoup de choses ! Mais tout d’abord je précise : le projet Rémo est composé du claviériste Antoine B, du multi-instrumentiste Renaud C et de moi-même Rémi L. En mai 2015 nous avons été sélectionnés pour participer au DSAR – Dispositif de Soutien aux Artistes Régionaux. Le dispositif nous a apporté et permis beaucoup de choses : répétitions en studio et résidences live à la Cartonnerie, soutien à la création de visuels et de clips notament. Nous venons de sortir notre EP Transitions, sur lequel nous avons commencé à travailler dès la rentrée 2015. Nous avions beaucoup de morceaux, il
a fallu choisir parmi toute cette matière, enregistrer les différentes parties de chacun et les collaborations, faire réaliser l’univers visuel et les clips… Nous avons également fait une résidence de création live cet été à la campagne, dans le marais poitevin, où nous avons pu prendre le temps de
composer, de tester beaucoup de choses, de jouer, mais surtout de bien manger et de faire de la barque ! De cette résidence est né notre nouveau live, qui confirme la direction prise dans notre
univers musical tout en étant moins atmosphérique que le live précédent. On l’a joué pour la première fois au festival Caph’Arts’Naum en Haute Marne, et nous aurons l’occasion de le jouer en octobre notamment à Reims pour les Nuits Félines, à St Quentin pour le Bizz Art Festival ou encore à Troyes aux afters des Nuits de Champagne.

Le titre « Green » de l’EP « Transitions » est sorti le 10 juin dernier. Le clip – comme le titre – est assez parlant, est-ce important pour toi que la musique aborde les problèmes de notre société ?

R. : Que la musique en général aborde les problèmes de notre société, oui ce serait très bien. Après chacun raconte ce qu’il veut dans sa musique. Pour ma part les problèmes de la société – mais aussi ce qui va bien en elle – m’intéressent. L’écologie, les technologies et leur emprisevprogressive sur nos vies, le travail, l’urbanisme, la politique, l’art et j’en
passe, tout ça occupe pas mal de mon temps. La musique est un moyen d’expression, et je m’en sers pour parler des choses qui me touchent et me font réfléchir. La musique électronique est encore très liée à la fête, au divertissement, et les projets qui tournent sont encore très marqués par cette
dimension festive et légère. On essaye dans notre musique d’intégrer un peu de profondeur et de complexité, de réflexion. Une thématique qui nous intéresse tout particulièrement concerne la relation entre l’homme, les machines, la technologie, les mondes virtuels, et la nature. C’est une thématique assez riche qui est à la croisée de l’actualité du monde et d’un courant artistique dont je suis assez fan, la science-fiction, que cela soit au cinéma ou en littérature. C’est également une thématique que l’on expérimente concrètement dans notre musique, celle-ci étant un mélange de musique électronique et de musique instrumentale, plus organique.

Vous faites souvent appel à des collaborations dans tes projets. C’est avec Paulette Wright et Pupa Jim qui tu as collaboré sur ce nouvel EP. Tu peux nous raconter l’histoire de ces deux titres ?

R. : Antoine et Renaud m’ont présenté la musique de Paulette quand nous avons commencé à travailler ensemble. J’ai tout de suite accroché ! Nous avons alors décidé de proposer une collaboration à Paulette. Nous lui avons parlé de notre thématique homme/machines/nature et elle a écrit une chanson sur une instrumentale que nous lui avons proposée. Paulette est une auteure-chanteuse très talentueuse et créative, le courant est passé tout de suite entre nous. Nous avons enregistré puis remanié plusieurs fois le titre et il en existe plusieurs versions, dont celle présente sur l’EP. Une autre version sortira peut-être dans le futur ! Nous avons également tourné un clip avec l’artiste
vidéaste Sybil Montet, qui sera présenté prochainement. J’ai rencontré Pupa Jim et l’équipe Stand High Patrol à l’époque où je vivais à Lille et travaillait notamment dans le milieu reggae (dans le
studio d’enregistrement Hungry Studio que nous avions fondé avec le camarade Yanneck, et avec le groupe Music Machine). J’ai toujours beaucoup apprécié le style de Jim, cette musique hybride faite de dub, de musique électronique et de new wave. Cet EP a été l’occasion de réaliser cette collaboration que j’envisageai depuis quelques temps.

Cet EP est sorti en formats numérique et vinyle. C’est un choix fait avec Highlife Recordings ? Vous avez écarté l’idée de le sortir en CD également ? Si oui, peux-tu nous en expliquer les raisons ?

R. : Oui avec Etienne de Highlife nous avions l’envie de sortir un bel objet, collector en quelque sorte. Le vinyle pour ça est parfait. De moins en moins de gens écoutent la musique sur CD, et c’est tout de même moins joli et prestigieux qu’un vinyle. Le vinyle a par ailleurs un son particulier, chaleureux,
et implique une manière d’écouter la musique qui est bien différente de l’écoute numérique de la musique, où souvent des milliers de morceaux mp3 jouent en shuffle… Le vinyle, on choisit de l’écouter, et il faut le retourner… Malgré tout le format numérique est désormais incontournable, que cela soit en téléchargement ou en streaming !

C’est déjà votre troisième EP, pour toi le format album te semble-t-il pertinent ? Est-ce que c’est dans les projets ?

R. : Le format EP est parfait pour sortir régulièrement de nouveaux morceaux, pour enrichir notre univers musical et expérimenter de nouvelles directions. C’est un format plus flexible qu’un album. Un album c’est un travail plus long, qui doit être plus homogène, plus auto-suffisant en quelque
sorte. Nous avons beaucoup de morceaux à sortir, et le format EP nous paraît pour l’instant plus pertinent, plus propice à la liberté de création. Mais oui un album viendra tôt ou tard !

Crédits : Benoit Pelletier

https://www.facebook.com/musicremo/

Pour retrouver la précédente interview de REMO (en mars 2015), c’est par ici.

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