Adhérents : TapToo crew

De 1989 à 1999, Epernay était l’un des écrins de la musique électronique en France. On appelait alors ces musiques dance, house et techno. Le TapToo était le premier complexe de discothèques dans la région à accueillir non seulement ces styles musicaux, mais aussi des shows inédits et des lives d’artistes DJ-producteurs émergents, dont certains sont devenus incontournables aujourd’hui comme Laurent Garnier ou Jeff Mills. Les DJ’s résidents du TapToo se sont réunis sous la bannière “TapToo Crew” il y a quelques années pour permettre à ceux qui ont connu ce lieu de revivre la ferveur de ces soirées, et aux nouvelles générations d’inconditionnels de musique électronique de découvrir l’esprit TapToo.

 

Vous avez fêté votre 30ème anniversaire il y a quelques mois. Comment s’est créé le collectif et avec quelles envies ?

Nico : Nous sommes tous DJ depuis la fin des années 80. Nous avons été résidents salariés dans les différentes salles du TapToo à Épernay. Nous avons également tourné dans d’autres clubs de la région. Mais c’est le TapToo qui nous a le plus marqués et rassemblés. L’esprit, l’ambiance, la déco et la musique étaient très avant-gardistes pour l’époque. Après la fermeture en 1999, nous avons pris chacun d’autres directions. Jean Louis a continué de mixer lors de soirées organisées par différents clubs en mémoire du TapToo. James et moi étions invités de temps en temps avec lui. En 2014, avec les fermetures progressives des discothèques, j’ai proposé d’organiser des soirées TapToo dans d’autres lieux comme des salles de spectacles. C’est en 2017 que tout a basculé, avec la première soirée au Kabaret de Tinqueux, qui a rassemblé plus de 1600 personnes. Grâce au succès grandissant des soirées, nous avons décidé tous les 4 de créer l’association TapToo pour structurer nos futures événements, faire appel à des bénévoles…

Romu : Aujourd’hui, tout en regardant devant et avec les évolutions musicales, nous tentons de maintenir un esprit de liberté et de fêtes joyeuses pour les clubbers passionnés d’hier et d’aujourd’hui.

 

Comment expliquez-vous votre longévité remarquable ?

Nico : Nous avons su faire revivre l’émotion de l’époque à notre clientèle, les fidéliser tout en évoluant vers les sons actuels et ainsi conquérir la nouvelle génération qui adore également les sonorités des années 90.

Romu : A ce jour, notre collectif s’agrandit avec de nouveaux membres. Nous sommes tous passionnés, nous nous respectons mutuellement. Nous échangeons et recherchons les meilleurs compromis pour l’organisation de nos soirées. Tout ça nous maintient soudés !

James : La passion, la passion, la passion… avec notre folie douce, et les sourires des danseurs.

 

Quelles sont les évolutions majeures du milieu « DJ » auxquelles vous avez assistés ? 
Nico : Nous sommes très attachés au mixage à l’ancienne sur vinyles, mais tous les morceaux ne se retrouvent pas pressés sur galettes noires. Nous avons vécu l’arrivée du digital et l’amélioration du mixage CD puis MP3. Nous avons choisi de nous y adapter pour pouvoir mixer toutes les dernières nouveautés. Ce n’est pas difficile pour nous car les nouvelles façons de mixer sont basées sur la méthode du mixage vinyle. Avec en plus des améliorations comme les pads de samples et d’effets.

Romu : Avec le numérique, les possibilités deviennent énormes. Cependant nous conservons notre côté « old school » en mélangeant dans nos sets du vinyle et du numérique. C’est notre marque de fabrique.

 

Avez-vous des anecdotes ou des faits remarquables à partager ?

Romu : Un souvenir mémorable, une soirée avec Jeff Mills  au TapToo pour la soirée Andromeda. Jeff Mills enchaînait les vinyles plus vite que Buzz l’Éclair ! Il marchait même sur ses disques qu’il faisait tomber par terre après chaque passage, qui ne durait parfois pas plus de 60 secondes ! Un extra terrestre d’une gentillesse et d’une humilité déconcertantes. Moi qui faisais le warm up de la soirée, je peux dire que j’ai croisé un grand Monsieur. Respect.

Nico : Oui, nous avons mixé dans les années 90 avec les plus grands DJ de l’époque. Ils sont d’ailleurs encore présents sur la scène internationale pour certains. Moby ou Laurent Garnier sont de ceux-là.

James : Je me souviendrai toujours du public, qui venait chaque week-end dans ce complexe de discothèques, et qui lui vouait un culte sans limite. D’ailleurs, on le retrouve encore aujourd’hui en soirée et sur les réseaux sociaux, c’est dire !

Quelles sont les activités du collectif aujourd’hui ?

Nico : Essentiellement pour l’instant l’organisation de soirées, mais nous avons également l’idée de créer un label et d’y sortir des titres sur vinyle et digital. Il y a des producteurs de musiques électroniques dans notre bande. Et nous envisageons aussi de faire appel à des artistes plus connus pour y inclure des remixes voir des nouveautés également.

Romu : Nous avons une chaine Youtube sur laquelle nous racontons des anecdotes sur les soirées de l’époque, et sur des artistes découverts au Tap Too. Nous sommes sur Facebook et Instagram aussi

James : Et bien sûr, nous avons des soirées en préparation actuellement. Certaines auraient dû avoir lieu au printemps, elles arriveront dans quelques mois.

 

Comment avez-vous découvert le Polca et qu’est-ce qu’être adhérent vous a apporté ?

James : Je connais le Polca depuis longtemps du fait de mes fonctions de responsable de la radio RJR (Radio Jeunes Reims). J’ai proposé aux copains que le TapToo Crew devienne adhérent, pour la prévention sur les risques auditifs. Il n’y avait pas de tels messages dans les années 90 pour protéger les oreilles.
Nous avons tous plus ou moins subi des dommages auditifs. Et notre public aussi.
Il nous paraît donc indispensable d’informer les gens aujourd’hui, que la musique est un plaisir, et que pour que ce plaisir dure, il faut savoir comment protéger ses oreilles en soirée.

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